Vague de froid : quelles conséquences sur les vignobles

La récente vague de froid qui a paralysé la France a eu de nombreuses conséquences désagréables : arrêt des transports en commun, nouveau record régional avec plus de 700 km de bouchon en Île-de-France et bien d’autres encore. Aussi désagréables que soient ces conditions climatiques pour tous, les agriculteurs et les vignobles sont bien ceux qui ont le plus de raisons de craindre ces vagues de froid.

Des vagues de froid de plus en plus fréquentes :

Cette vague de froid en ce début d’année 2018 aura été la troisième depuis 2016. Trois années consécutives donc qui auront apporté aux malheureux vignobles un épisode intense de gel, très dangereux pour les pieds de vigne.

À chaque fois, ces vagues de froid mettent en péril les entreprises de viticulture qui perdent en moyenne 10 à 15 mille euros par hectare. De quoi comprendre l’inquiétude des vignerons.

Cependant, il est important d’apporter une nuance de taille : cette année, la vague de froid a frappé en plein cœur de l’hiver et cela change tout. Effectivement, le gel est le plus dangereux quand il revient en début de printemps alors que les pieds de vigne sortent de leur sommeil et réunissent leurs forces pour recommencer à produire du raisin. Dans ces conditions, le gel leur est souvent fatal. À l’inverse, un vague de froid hivernal perturbe moins les pieds de vigne qui ont été soigneusement préparés pour l’hiver par les viticulteurs.

Alors, amateurs de vins, n’annulez pas encore vos vacances et réservez votre hôtel pour partir à la découverte des grands crus de Bordeaux, parce que cette année, puisse-t-elle être préservée du gel, promet d’offrir d’excellents vins.

Une situation tout de même préoccupante

Si cette vague de froid n’affectera pas, en théorie, les vins de l’année 2018, les vignobles ne crieront pas victoire avant que le printemps ne soit vraiment installé et tous les risques de gel vraiment écartés.

Le plus inquiétant, c’est évidemment de voir ces épisodes de gel printanier se succéder année après année, parce que si une exploitation peut avoir les reins assez solides pour supporter de telle perte une année, il devient presque impossible de rester rentable si le phénomène se systématise.

Alors les vignerons s’organisent se tournent vers des solutions parfois indirectes, notamment en investissant, par exemple, dans une éolienne qui leur permet de réduire leur facture d’électricité et de réduire donc leurs pertes mais surtout de brasser l’air autour de leur plantation et donc d’éviter que l’air froid ne stagne et ne favorise le gel.

Des investissements coûteux donc, mais qui seront rentabilisés très rapidement en cas de gel.